«Et comme il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement», peut-on lire dans la Bible ( Hébreux 9:27). Beaucoup de personnes ont coutume de conseiller à leurs proches et amis de «dévorer la vie à belles dents, de profiter de la vie, car on ne vit pas deux fois», expliquent-elles. Cette attitude les incite souvent à faire des pieds et des mains ou «à marcher sur des cadavres», pour «atteindre des objectifs matériels» ou «gagner le monde entier», quitte à «perdre leur âme». Par la suite, ces personnes demanderont à leurs proches de les incinérer après leur mort, croyant ainsi se soustraire au jugement prévu après la mort.
L´erreur monumentale que commettent ces personnes est qu´elles croient souvent, à tort, que l´existence d´un être humain s´arrête complètement à la mort de cet humain. Seul le corps physique (l´«homme extérieur») se décompose après la mort; l´esprit de l´homme, appelé aussi «l´homme intérieur»( cf. 2 Corinthiens 4:16), se présente au juste Juge.
La mort physique d´un être humain sur Terre est la rupture ou le détachement du cordon d´argent, lequel relie le corps physique ou charnel de l´humain à son esprit, ce dernier étant la copie exacte du corps physique ou charnel:
«Mais souviens-toi de ton créateur pendant les jours de ta jeunesse[…], avant que le cordon d’argent se détache, que le vase d’or se brise […]; avant que la poussière retourne à la terre, comme elle y était, et que l’esprit retourne à Dieu qui l’a donné » (Ecclésiaste 12: 1-7). L´esprit de l´homme est le principe immatériel le plus profond de l´être humain; l´être humain est, en réalité, un esprit logé dans un corps charnel. Ainsi, nous pouvons donc définir la mort comme la séparation de l´esprit de l´homme de son corps charnel. C´est la raison pour laquelle Jésus-Christ dit sur la croix: «Père, je remets mon esprit entre tes mains. Et, en disant ces paroles, il expira » ( Luc 23: 46). Même Etienne remit son esprit entre les mains du Seigneur quand il passait de vie à trépas: «Et ils lapidaient Etienne, qui priait et disait: Seigneur Jésus, reçois mon esprit! […] Et, après ces paroles, il s’endormit »( Actes 7:59 – 60 ).
Par ailleurs, bon nombre de personnes, ayant consciemment pratiqué l´injustice ou infligé beaucoup de torts et maux à leurs semblables pendant leur vie ou passage sur Terre, croient souvent qu´elles échapperaient au jugement à venir (le jugement dans l´au-delà ou d´outre-tombe) en faisant construire des temples ou des églises. Cependant, personne ne peut

tromper, corrompre ou soudoyer Dieu. Dieu invite les gens à se repentir et à abandonner sincèrement le mal. C´est ainsi que Jean Baptiste disait aux pharisiens et sadducéens: «[…]Races de vipères, qui vous a appris à fuir la colère à venir? Produisez donc du fruit digne de la repentance, et ne prétendez pas dire en vous-mêmes: Nous avons Abraham pour père! » (Matthieu 3: 7-9). Or, nous savons que « le fruit de la lumière consiste en toute sorte de bonté, de justice et de vérité» (Éphésiens 5:9).
Ainsi, le seul moyen de triompher du jugement après la mort est d´étudier permanemment les enseignements du Seigneur Jésus-Christ, de les mettre en pratique à chaque instant et d´adorer Dieu
«en esprit et en vérité», car, comme disait et dit le Seigneur Jésus-Christ: «l’heure vient, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité; car ce sont là les adorateurs que le Père demande » (Jean 4: 23).
Dans l´histoire de l´homme riche et du pauvre Lazare , le Seigneur Jésus-Christ révèle et explique clairement ce qui se passe après la mort:
«Il y avait un homme riche, vêtu de pourpre et de lin fin, qui faisait chaque jour des festins somptueux. Devant son portail gisait un pauvre nommé Lazare, qui était couvert d’ulcères. Il aurait bien voulu se rassasier de ce qui tombait de la table du riche ; mais les chiens, eux, venaient lécher ses ulcères. Or le pauvre mourut, et les anges l’emportèrent auprès d’Abraham. Le riche mourut aussi, et on l’enterra. Au séjour des morts, il était en proie à la torture ; levant les yeux, il vit Abraham de loin et Lazare tout près de lui. Alors il cria : “Père Abraham, prends pitié de moi et envoie Lazare tremper le bout de son doigt dans l’eau pour me rafraîchir la langue, car je souffre terriblement dans cette fournaise. – Mon enfant, répondit Abraham, rappelle-toi : tu as reçu le bonheur pendant ta vie, et Lazare, le malheur pendant la sienne. Maintenant, lui, il trouve ici la consolation, et toi, la souffrance» ( Luc 16: 19-25 ).
On retrouve la notion de la réalité du jugement après la mort tant en Grèce antique qu´en «Égypte pharaonique nègre».
Pour le philosophe grec Socrate, la philosophie consiste à exhorter ses semblables à consacrer plus de temps et d´énergies au perfectionnement de l´homme intérieur — en pratiquant la justice et le bien — qu´à l´accumulation des richesses matérielles. Socrate est d´avis que c´est seulement la pratique de la justice et du bien par l´être humain sur Terre qui lui permettra d´hériter d´une vie heureuse dans l´au-delà. Dans la dernière partie de Gorgias de Platon, Socrate s´appesantit sur le jugement des morts. Pour lui, la mort est «la séparation de deux choses, l´âme et le corps». Socrate ajoute: « […] je m´applique à rendre mon âme aussi saine que possible pour la présenter au juge. Je n´ai aucun souci des honneurs chers à la plupart des hommes, je ne cherche que la vérité et je veux tâcher d´être réellement aussi parfait que possible de mon vivant et à ma mort, quand mon heure sera venue. J´exhorte aussi tous les hommes […] à suivre ce genre de vie […]»
Le livre « Sortie vers la Lumière du Jour » des anciens Égyptiens (les ancêtres des Noirs et Noires d´Afrique) contient un chapitre clé relatif au jugement apès la mort; c´est le chapitre 125. En lisant et/ou étudiant ce chapitre 125, on constate que ce n´est que la pratique de la Justice et de la Vérité sur Terre qui permet de bénéficier d´une vie heureuse dans l´au-delà. C´est ainsi que le « Ka » du défunt/de la défunte doit être en mesure de déclarer, par exemple,
devant le juste Juge dans l´au-delà:«Je n’ai pas commis l’iniquité;Je n’ai pas agi avec violence;Je n’ai pas été cupide;Je n’ai pas volé;Je n’ai tué personne; Je n’ai pas fraudé; Je n’ai pas dit de mensonges;Je n’ai jamais commis d’adultère; Je n’ai pas été dépravé, ni pédéraste; Je n’ai pas été faux; Je suis sans péchés, je n’ai pas fait de mal; Je n’ai pas blasphémé Dieu; Je ne me suis pas donné de l’importance; Je n’ai été riche que de mes biens…»
Les anciens Égyptiens savaient que le lieu de séjour des âmes malheureuses existait; ils appelaient ce lieu «Duat». Les Bassaa du Cameroun appellent ce lieu «Ndôa».«Duat» et «Ndôa» présentent la même racine, le même radical ou le même étymon. Le «n» devant «d»est probablement apparu plus tard, au fil des siècles, surtout avec le développement des langues bantoues. En outre en Égypte antique et pharaonique nègre, les proches, voisins et habitants de la localité du défunt ou de la défunte devaient, avant de l´ensevelir, témoigner des vertus et/ou des défauts du défunt ou de la défunte pendant son séjour ou sa vie sur Terre. Cette pratique aussi a été conservée par les Bassaa du Cameroun. Par ailleurs, les anciens Égyptiens, ces ancêtres des Noirs et Noires d´Afrique, distinguaient le «Ka» ( esprit, double de l´homme, «homme intérieur») du «Ba» ( corps physique ou charnel).

Même le livre des Proverbes de l´Ancient Testament recommande aux êtres humains la pratique de la justice sur Terre, pour espérer mener une vie heureuse dans l´au-delà:«Au jour du jugement la richesse est inutile, seule la pratique de la justice préserve de la mort./ L’intégrité du juste le met sur le droit chemin. Le méchant se perd à cause de sa méchanceté» (Proverbes 11:4-5).
Ceci veut aussi dire qu´un croyant ou une croyante doit persévérer sur le chemin de la Vérité, de la Justice, du Bien et surtout de l´Amour divin aussi longtemps qu´il ou elle vivra sur Terre, pour ne pas perdre la vie éternelle. C´est pour cela que la Bible explique qu´on peut être baptisé dans l´eau et d´esprit et par la suite être désagréable à Dieu et aller en enfer (cf. Corinthiens 10:1-7). D´ailleurs, l´apôtre Pierre écrivait: «Et si le juste se sauve avec peine, que deviendront l’impie et le pécheur »(1 Pierre 4: 18)?
En somme, rien — pas l´adhésion à un cercle, à un ordre ou à un groupe sibyllin; la théologie, l´appartenance à une quelconque dénomination religieuse, la fréquentation régulière des lieux de culte — ne pourra jamais dispenser un être humain du jugement à venir, car «il nous faut tous comparaître devant le tribunal de Christ, afin que chacun reçoive selon le bien ou le mal qu’il aura fait, étant dans son corps»(2 Corinthiens 5: 10). Il n´ya pas de salut collectif; le salut est individuel. C´est pour cette raison que la Bible dit: «Ainsi chacun de nous rendra compte à Dieu pour lui-même» ( Romains 14: 12).
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